On continue la (re)découverte des côtes australes portugaises, avec cet itinéraire allant de Sagres à Portimão en Algarve.
Nous voici donc à Sagres. Toi aussi, tu imaginais cette ville un peu comme les autres villes de la côte de l'Algarve, très bétonnée (voire trop), très animée (mais ça, ce n'est jamais trop!) ? Et bah nan ! Sagres est un petit coin tranquille et encore un peu sauvage. C'est un cul-de-sac à la pointe sud-ouest du Portugal, petite ville (ou grand village) d'à peine 2000 habitants. A cette période de l'année, l'animation est moyenne, mais tu croises beaucoup de gens en camping-car ou des surfeurs. Comme beaucoup de lieux en Algarve, l'endroit semble avoir été investi par les étrangers ; ici, ce sont les espagnols qui dominent. D'ailleurs, tu entendras plus souvent parler espagnol que portugais, ou un mix entre les 2 langues (le portugnol).
Au-delà du fait d'avoir donné son nom à une marque de bières très connue au Portugal, Sagres est connue de par sa localisation extrême, la pointe la plus au sud-ouest de l'Europe, "limite" entre la côte ouest et la côte sud du Portugal (NB : même au sud du Portugal, il s'agit de l'Océan Atlantique et non pas de la mer Méditerranée). Tu peux ainsi aller au bout du bout de cette terre, au Cap Saint-Vincent (Cabo São Vicente), où un phare et un petit monastère ont été construits. Pour une fois, on est plutôt chanceux, il y fait très beau quand nous y allons ! Mais par temps de tempête, ça doit être vachement moins joli (et sûrement dangereux). Les passionnés d'ornithologie peuvent apparemment observer des espèces peu courantes.
En revenant un peu plus vers la ville de Sagres elle-même, petit arrêt à la Forteresse de Beliche (Fortaleza de Beliche). La forteresse en elle-même est en ruines, mais de là, tu as une superbe vue sur les petites criques en contrebas, certainement appréciées des plongeurs tellement l'eau y est claire, et si tu es courageux(se), tu peux t'amuser à descendre les rochers. Un semblant d'escaliers semble avoir été taillé dans la roche, mais attention, ces rochers glissent quand ils sont humides et/ou quand ils sont exposés au soleil. Enfin, en gros, ils glissent tout le temps ! Tu retrouveras ces rochers taillés en petits morceaux dans quasiment toutes les villes du Portugal : ce sont les mêmes qui constituent ces petits pavés clairs bien brillants et qui glissent dans ces mêmes conditions... !
Arrêt suivant à la plage de Beliche (praia de Beliche). Il s'agit d'une superbe crique de sable clair installée au pied de falaises dorées et creusées par l'érosion. Cette plage est certainement blindée de monde en été vu l'intense fréquentation à cette saison déjà. Lieu idéal pour toi qui n'aimes pas le vent et qui veux en être protégé(e) !
La plage semble avoir été touchée par une tempête : une maisonnette en bois, qui servait sûrement de point de restauration pour les touristes, est complètement détruite.
A noter lorsque l'on va sur cette plage : vérifier les horaires de la marée !!!! Je le répète, il ne s'agit pas de la Méditerranée, mais de l'Atlantique là, donc l'eau descend et monte... parfois beaucoup !! Pourquoi cette précision ? Parce que l'accès (et donc la sortie!) à la plage devient inaccessible quand la marée monte, et là, si t'as pas fait gaffe, beh tu te retrouves comme un con à devoir attendre que la marée redescende (ou tu nages jusqu'à la sortie, mais ça n'est pas vraiment pratique avec tes affaires). On a testé pour toi (involontairement, bien sûr...), sauf que comme une belle averse se préparait, on a fait un peu d'escalade périlleuse pour quitter la plage à temps ! (on ne se moque pas, merci!)
Arrêt suivant : la forteresse de Sagres (fortaleza de Sagres). Il s'agit d'un bâtiment militaire qui a accueilli l'école navale de Henri le navigateur, et qui reste aujourd'hui un vestige des grandes découvertes portugaises du 15ème siècle. De là, on a une belle vue à la fois sur la ville de Sagres et de l'autre côté, sur le Cap Saint Vincent cité ci-dessus.
Ensuite, direction Lagos, ville plus grande (30000 habitants) et clairement plus "station balnéaire". Pas de bol, il s'est mis à tomber tellement d'eau quand on y était qu'on n'est même pas allé voir les plages de Lagos, mais on a au moins pu découvrir un charmant petit centre, déjà très animé pour la saison. D'ailleurs, nous avons été très chanceux encore une fois : lorsque nous nous sommes installés à la terrasse d'un petit restaurant (excellente adresse, le CitiZen Cafe), nous ne nous doutions pas que nous allions avoir droit à un mini-concert privé venant du resto d'à côté. Attention : si tu voyages à Lagos, surtout en haute saison et après un week-end, prévois de la monnaie avec toi ; en effet, au Portugal, beaucoup de bars, restaurants et autres commerces n'acceptent pas la carte bancaire, mais le problème, c'est que les distributeurs de billets du centre de Lagos sont souvent dévalisés pendant les week-ends (encore plus pendant un week-end prolongé comme celui-ci!).
On poursuit avec Portimão, à 30 kilomètres encore plus vers l'est. Cette ville de 40 et quelques milles habitants est à la fois un important port de pêche, et une station balnéaire surpeuplée en été. Une de ses plages les plus connues est Praia da Rocha, avec sa roche couleur ocre et son eau azur (enfin ça, c'est quand il fait beau). Tout près de là se trouve une rue commerçante très animée.
Toutefois, le bord de mer a perdu beaucoup de charme entre 2007 et 2014, avec d'énormes barres d'immeubles sorties de nulle part pour finalement être vides aujourd'hui. L'excès de béton n'est déjà pas super joli dans un tel paysage, mais n'étant pas habités, ces bâtiments paraissent vraiment délabrés. C'est dommage... Quant au centre de Portimão, il est situé en bord d'estuaire, avec une jolie promenade le long des quais.
Il resterait encore beaucoup de choses à dire sur l'Algarve, notamment avec Albufeira, Faro, les îles en face de Faro, et Olhão (entre autres), mais notre week-end s'achève là. La suite de l'Algarve plus tard dans l'année donc !